Pourquoi Lyon n' y arrive pas…
Ce matin, il va être possible d'analyser la défaite des lyonnais, avec un peu plus de franchise, et de recul que Gérard Houllier hier soir. Ce dernier n'a rien trouvé de mieux que d'expliquer que la défaite était due aux joueurs, en dessous de leur niveau. Certes, mais que dire du coaching. Pour quoi avoir placé sur le terrain Diarra dès le début du match, alors que celui-ci n'avait pas la confiance d'Houllier depuis six mois. Pourquoi ne pas avoir fait jouer Milan Baros. Lyon a vendu Carew, un homme qui aurait peut-être gratté un ou deux ballons dans les duels aériens face à Mexes. Lyon a donc vendu le norvégien pour s'acheter les services de Baros. Mais lors d'un match couperet et mené 2 à 0, Houillier fait rentrer Benzema. Certains choix sont difficiles à comprendre. Ils attestent la théorie reprise par pas mal de monde dans le football: "Houllier n'est pas un coach mais un dirigeant qui fait bosser ses adjoints." Et hier les adjoints se sont trompés.
Autre responsable de la défaite: Jean-Michel Aulas, le grand président lyonnais a perdu hier soir son duel contre Saint-Etienne. En faisant monter la sauce face à son homologue stéphanois Caiazzo, il s'est laissé emporter dans une guerre médiatique. Cabot et sûr de lui, il a voulu gagné le match de samedi, en alignant son onze titulaire. Le problème c'est que dans le même temps, la Roma se reposait. Comment Lyon a-t-il pu joué à fond le match de samedi alors qu'ils ont 13 points d'avance au classement de la ligue 1. Saint-Etienne a perdu Piquionne, mais Lyon a perdu la ligue des champions, et sa cote chute de 4%. Le manque à gagner avec cette élimination va rendre difficile l'équilibrage du budget, d'autant plus qu'il n'y a plus de jeunes Diarra ou d'Essien à vendre. Alors, oui, il est fort probable qu'Eric Abidal ou Florent Malouda s'en aillent à la fin de la saison.
Les joueurs aussi ont déjoué. Il faut mettre de côté la qualité de la Roma. Certes les romains ont bien joué, mais il n'y a pas eu de match, pas d'opposition. Et la différence s'est sûrement faite dans les têtes. A la mi-temps, Lyon aurait pu écrire une histoire en remontant, en se révoltant. Mais, ils donnaient la sensation d'être blazés, alors qu'ils se sont arrachés comme si leur vie en dépendait lors d'un match de coupe de la ligue contre le PSG, il y a quelques mois. Comment expliquer ce changement dans l'attitude? Je n'ai pas la réponse. Mais une fois que Lyon l'aura trouvée, alors ils pourront prétendre à plus dans la ligue des champions. Car les clubs français qui ont marqué cette compétition: Marseille, le PSG, Monaco, mais aussi Saint-Etienne étaient moins forts intrinsèquement que Lyon mais avaient un point commun: ils avaient une attitude de jeunes loups, et non de sénateurs blasés par leur hégémonie sur le championnat de France.
Quoi qu'il en soit, ce matin, toute la France du football est triste, parce que Lyon est tout de même un groupe d'une très grande qualité, qui aurait pu brillé sur d'autres terrains d'Europe.